Arrivee à Madras (Chennai), jeudi 2 septembre

Partis à 11h35 de Paris, nous débarquons à Chennai à 04h30.

Outre un coup de chaleur impressionnant pour cette heure très matinale - déjà plus de 30 dégrée! -,  une légère excitation se fit sentir en sortant de l'avion : nous voilà en Inde, enfin passé du projet au concret !
Mais ne crions pas victoire toutefois, nous avons bien cru devoir repartir aussitôt lors du contrôle des passeports: l'agente de contrôle nous refusa en effet le droit d'entrer sous prétexte que nous n'avions aucune adresse où loger en Inde à notre arrivée, ni contact à appeler.
L'agacement ressenti face à l'absurdité du système administratif céda rapidement sous l'inquiétude de se voir refouler de suite. Heureusement Julie avait avec elle le lonely planet south india, ce qui nous permis d'indiquer le nom d'un hôtel pris au hasard dans la ville de Mamalapuram.
Et cela fonctionna.
Assez absurde comme système mais bon, l'administration à ses raisons que la raison ignore...

Vers 5 heures nous franchissons enfin les portes du grand hall, pour nous retrouver confrontés à notre première mission: rejoindre la gare routière de Chennai.
Aucune indication ne permettait de supposer l'existence d'un bus pour ce trajet, par contre une véritable horde de conducteurs de taxi guettant leur proie client nous attendait devant le hall. Un peu à contrecœur nous nous lançons donc dans la négociation du prix avec les conducteurs, premier contact avec le marchandage à l'indienne et cette "délicieuse" sensation de toujours se faire arnaquer... Les premiers nous proposent 450 roupies (" very good price for you my friend"), en cherchant un peu plus nous finissons par avoir une course à 350, un peu plus convenable... Bon il faut avouer que le trajet dans ce vieux taxi blanc style "usa des années 50" n'était pas sans charme. Pas de ceinture dans cette voiture (comme dans toutes les autres vieilles voitures en Inde apparemment), et disons le tout de suite, niveau conduite l'Inde c'est comme l'Egypte: on roule n'importe comment (ou disons selon une logique qui leur est très spécifique), la signalisation est inexistante, ou tout au plus décorative, et l'usage du klaxon intensif, assourdissant même: c'est en fait leur moyen de communiquer entre conducteur...
Chacun pour sa peau visiblement, et, que ce soit en rikshaw, bus ou taxi, je m'étonne à chaque instant d'être encore vivant. Mais bon, visiblement ça fonctionne, je n'ai pour l'instant pas vu d'accident hormis une collision sans gravité entre un scooter et un vélo à Thanjavur.

Le jour commence à se lever lorsque le taxi nous dépose à la gare routière de Chennai - actuellement le soleil se lève à 6h et se couche à 18h-, nous n’avons pas trop de difficultés à nous orienter dans cette gare, bien que l'indication me semble assez chaotique... Mais je découvrirais par la suite qu'elle peut se révéler bien plus incompréhensible qu'à Chennai, retrouver son bus lorsque l'on ne lit ni ne parle le tamoul pouvant relever des 12 travaux d'hercules (ou Asterix;), j'y reviendrais plus tard...
Un indien sympathique nous indique l'emplacement et l'horaire du bus, le bon -une chance- départ à 7 heures pour Mamalapuram.
Cela nous laisse le temps de nous poser et d'observer la gare. Des déchets sont dispersés un peu partout dans la gare, ce qui s'explique facilement par le fait qu'il n'y a presque jamais de poubelles dans les lieux publics... 

Ici et là, un grand nombre de personnes dorment allongées à même le sol, nullement gênées par le bruit et le désordre ambiant... Comme quoi la notion de confort est très subjective!
 

Julie et Ophelia se sentent assez mal à l'aise vis à vis des regards souvent très insistants des hommes. Elles devront pourtant s'y faire, c'est malheureusement assez systématique dans ce pays.

Le bus arrive, presque à l'heure. Son piteux état me laisse supposer qu'il n'était plus très jeune, mais le moteur tourne encore... Ces vieux engins peuvent d'ailleurs cacher pas mal de puissance, les conducteurs de bus conduisent souvent comme des tarés, leur véhicules, imposants et puissants, leur permet en effet de tracer sur la route à tombeau ouvert, klaxon en usage constant ( pauvres tympans!). Aux autres véhicules de s'écarter... Bon je critique, mais passées les premières frayeurs, c'est en fait assez amusant à vivre!

Je n'aurais vu de Chennai que le trajet pour en sortir, mais cet aperçu est déjà impressionnant en soi. La notion d'organisation urbaine semble complètement étrangère à l'Inde.  Bidonvilles, immeubles de bureau high tech, bâtiments en chantiers ou encore petites maison résidentielles se côtoient sans aucun souci de cohésion esthétique. La poussière et les déchets sont partout, la ville entière semble être un vaste chantier en travaux...
Au final cet étrange patchwork recèle un certain charme; assister au défilement de ce paysage urbain me donna même envie de marcher dans le dédale des petites rues, il y a de très belles photos et croquis qui se cachent là bas... Des personnes à rencontrer également, même si le choc des cultures doit être assez détonnant.
Je ne pourrais très certainement pas vivre dans une telle ville, mais à ma grande surprise, j'ai trouvé ce chaos, cette désorganisation urbaine assez belle. Chaque élément obéit à ses propres lois mais s'intègre pourtant aux autres, un chaos organisé assez proches de celui de la nature en fait. La ville est grouillante, vivante. Je ne regrettais pas un instant les immeubles rangés, carrés et stériles de La Défense ou autres structures assimilées...

Durant le trajet, les gens nous observent, certains discrètement, d'autres ostensiblement... Et nous faisons de même.
En chemin, le bus s'arrête pour laisser monter un groupe d’écolière dans un bel uniforme bleu, donnant une touche d’élégance et d'ordre assez surprenante.

Sortant de Chennai, le paysage se fait plus rural, la nature apparait, quelques maisons éparses, en chaume, en bois ou en béton. Paysage de campagne tropicale...

Balloté par la fatigue, les tressauts du bus et le défilement du paysage, je ne vis pas passer les deux heures de ce trajet qui nous mena à notre premier arrêt: Mamalapuram.


8 commentaires:

  1. Bises mon Cher Niels
    Eric et Manuel.
    Nous te lisons bien, avec bonheur et affection.

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  2. Niels te lire est un regal. Je suis ravie que tu aies debute ton periple par le sud.Abuserait on en demandant quelques cliches ou aquarelles, meme si le voyage dans ta tete est passionnant, notes bien. Des baisers parisiens ensoleillés - ici c'est l'ete ...indien! Sarvatma

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  3. Bien ouèj Nielsou, tu déchires.
    MC et moi on t'embrasse

    Keep on writing some news there
    Der Fab

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  4. tous ces kilomètres et nous sentons encore cette pointe d'ironie!!
    Merci pour ce texte, nous attendons la suite avec impatience (au fait commet est l'alcool là bas?)
    Des baisers rennais ennuagés avec cidre à l'appui

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  5. @ david: je n ai teste que la biere qui est plus forte qu en france et pas super bonne. pour les autres alcool je m en passerais , les super alcool de mon father suffisent a ma joie , meem si j en bois moins souvent forcement! bises a vous deux :)

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  6. David dit bien, nous te suivons donc,
    Eric et Manuel. Nous nous amusons beaucoup en te lisant.
    Pensons à toi.

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  7. tu veux dire que tu as emmené dans ton sac différentes bouteilles???

    Gros bizous et pensées affectueuses.

    David

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  8. @ David: ce n'est pas que l'envie m'en manquait, mais vu le poids de mon sac au depart -7,5 kg-, j'etais deja un peu trop charge ( avec les antiquites et bidules que j'ai achete depuis je dois etre pas loin des 10... va falloir que je songe a envoyer tout ca par colis postal)!

    @ Eric et Manuel: merci de votre soutien :)


    @ Sarvatma: Derriere l'anonymat je reconnais aisement l'ame universelle ..;)
    Plus serieusement, j aimerais beaucoup pouvoir mettre des photos et des aquarelles, mais j'ai reussi l'exploit d'oublier le cable usb me permtettant de relier l apn a l'ordi...
    du coup j ai achete des cartes memoires en plus, moitie prix en inde.

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