Kochin

Kochin m'apparait comme un lieu de repos confortable pour les nombreux touristes y séjournant. Avec ses larges rues propres et ordonnées, ses grandes maisons révélant l'aisance des propriétaires et ses restaurants vendant de la "Western continental food" à des prix cinq à dix fois supérieurs aux autres restaux indiens, cette riche ville portuaire me rappelle  par moment Pondichéry. De nombreux centres d'ayurveda y sont implantés, mais il s'agit, selon un ami connaisseur, "d'attrapes-touristes" à fuir, les seuls centres fiables dans les environs étant à Ernakullam.
http://www.zphoto.fr/pecheur_photo450058.html


 Hormis les bords de plages, où l'on peut observer les pêcheurs indiens manipuler d'imposants et surprenants filets mécaniques selon une méthode très ancienne basée sur le principe de la grue ( une lourde pierre fait office de lest, les hommes tirant sur les cordes pour remonter ou redescendre l'immense filet...), il y a cependant peu de monuments, temples ou lieux intéressants à visiter, et notre séjour dans cette ville aurait sans doute été de plus courte durée si nous n'avions pas découvert le "Kerala Kathakali center", dédié aux arts traditionnels indiens comme la danse, la musique et le kalaripayat (art martial du sud de l'Inde). Trois soirs de suite nous avons ainsi pu assister à deux concerts de musiques ( un mêlant tabla et sitar, un mêlant tabla et flûte) et un spectacle de danse en trois parties présentant 3 formes de danses traditionnelles: bharata natyam, mohiniyattam et kuchipudi. J'ai été particulièrement sensible à la  gestuelle des yeux et des mains des danseuses. Je me souviens notamment d'un passage où l'une des danseuse mimait le personnage d'Hanuman - le singe dévot de Rama dans le Râmâyana-  à la perfection, l'espace d'un instant, Hanuman fut réellement présent sur scène... Mais me contenter de parler des danseuses serait manquer de justice envers les autres artistes présents,tous ayant fait preuve d'une grande maîtrise,
J'ai cependant regretté la faible affluence des spectateurs, dans une ville ou les touristes ne manquent pourtant pas! Manque d’intérêt ou manque de communications? Les deux peut-être...

Le centre abritait par ailleurs un petit restaurant tenu par deux jeunes étudiants sympathiques et visiblement très heureux de notre présence ( Logique vu que nous étions leur seuls clients!)
Ophelia sympathisa avec eux et l'un d'eux nous invita même à son anniversaire dans le domicile familial, le dernier soir avant notre départ pour Mangalore ( train de nuit). Très naïvement j'imaginais un anniversaire presque à l'européenne, plutôt entre ami avec musique à fond... Autant dire de suite que cela fut très différent!

Après avoir croisé par hasard notre jeune hôte,  nous le suivîmes dans un dédale de petite ruelle menant a la maison familiale. Au moment d'arriver devant le portail, j'aperçus un homme visiblement très malade (maladie de peaux dont j'ignore tout...), qui nous voyant arriver, se réfugia dans une pièce à part de la maison dans laquelle il resta enfermé toute la soirée. Contrairement à la vie publique,  les maladies et handicaps ne se montre pas aussi facilement dans le domaine privée... Pénétrant dans la petite cour, nous fumes accueilli par les parents et les sœurs, le seul ami présent étant l'autre jeune serveur du restaurant. La maison était visiblement constituée de 3 ou 4 petites pièces, toutes presque vides à l'exception du salon, dans lequel se trouvait une télé, une petite table à manger et trois chaises, les murs étant ornés de photos et posters de diverses figures religieuses chrétiennes, ainsi que d'un portrait du pape Benoit XVI parée de fleurs et lumière fluo très kitch. Typiquement indien!
Famille Chrétienne donc, plus pratiquante sans doute que bien des européens!

Le moment du repas fut pour nous une expérience déroutante, ils nous installèrent tout les trois à tables ( eux restant debout) et après nous avoir fait boire un bon litre de bière ( les jeunes indiens adorent la bière), ils nous servirent un copieux thali sur des feuilles de palmes. Ils insistèrent pour que nous mangions tandis qu'ils restaient debout devant nous, observant nos réactions et appréciations.... Autant dire que nous n’étions guère à l'aise, craignant de faire des gaffes par ignorance de leur coutumes!
Vint ensuite le gâteau que nous mangeâmes tous ensemble cette fois, puis, après avoir chanté leur versions du "bon anniversaire", nous priment une photos de groupe, après les avoirs assurés que nous nous souviendrions toujours de cette soirée. Leur désir de laisser une trace positive dans notre mémoire était vraiment palpable, j'ai souvent eu cette impression que les indiens accorde une grande importance à l'image qu'ils laissent dans la mémoire de leur hôte, ainsi que de leur envie constante d’être pris en photo dans tout les lieux qu''ils visitent. Peut-être est ce pour eux une manière de survivre au-delà de la mort?

Les ayant quittés, nous retournâmes quelques instants dans le restaurant de nos jeunes hôtes pour un cay, avant de prendre le train de nuit à destination de Mangalore.

3 commentaires:

  1. Nous te suivons toujours Niels
    Nous t'embrassons
    Eric et Manuel.

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  2. Ma collègue Françoise et moi sommes d'accord : c'est bien agréable ces quelques images...c'est bien simple, on en veut d'autres...zibou du jour mummy

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  3. Ton récit me rappelle exactement ce que j'ai vécu au Sénégal... C'est très agréable de savoir que tu as vécu ça... C'est pas toujours facile à vivre, je trouve que ça fait beaucoup réfléchir!
    Je t'embrasse.Bérengère

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